Cours sans t'arrêter

Titre : Cours sans t'arrêter
Genre : euuuh plutôt Emotion/Tragique/Dramatique
Nombre de chapitres en ligne : Sans chapitrage (ouais ça m'a pris comme ça, faire une nouvelle sans chapitre...)
Personnages principaux : Narration à la première personne (Emilie).
Résumé : Emilie vit dans les quartiers aisés de Paris grâce à ses parents qui sont avocats et médecin. Elle mène une vie sans problème avec sa meilleure amie Camille, bercée par le lycée et la religion. Et Emilie a tout juste 15 ans. Elle a 15 ans quand elle tombe malade. Sa mère confirme les dire de l'infirmière scolaire peut compétente : Emilie a une leucémie. Alors que sa vie va être à jamais chambouler, elle fait le point sur sa vie.

Bon j'suis méchante mais je vais encore vous laissez un peu avec ça le temps de mieux fignoler

*Veux le début*

Je ne sais pas comment ma vie a put devenir un tel fouillis, un tel sac d'angoisse. Je ne sais pas comment ça m'est arriver, je ne sais plus. Je ne sais pas non plus pourquoi. Et c'est terrible : tomber malade lorsque qu'on n'a rien fait de mal. Si seulement cela n'avait pas empirer encore, j'aurai pu supporter. Mais là, ça m'empêche carrément de vivre. Je crois bien que tout a commencé un vendredi, alors que j'étais en cours d'anglais. Camille, ma meilleure amie, me parlait sans que je comprenne le sens de ses paroles. J'ai d'abord mis ça sur le compte de la fatigue : il est vrai que j'avais un peu de mal avec la charge de travail en seconde. Quand je commençai à voir flou, je me suis dit que la fatigue n'y était pour rien. Lorsque l'idée que ce soit un malaise me parvint, je m'évanouissais. Oui, je crois que c'est là que tout à commencé. J'imagine bien Mme Camiseau s'inquiéter et les élèves crier. Si toutefois cela c'est passé ainsi. Je ne sais pas vraiment. Quand je suis revenue à moi, j'étais à l'infirmerie et l'infirmière me regardait d'un oeil inquiet. Les infirmières scolaires ont rarement de réels problèmes de santé et quand cela arrivait, il fallait bien avouer qu'on les prenait au dépourvu. Mais elle y avait mis du sien, elle avait enfin accepter qu'un élève se blottisse sous la couette qui jusque là servait seulement à décorer ou à montrer que le lycée en avait une. Elle avait sorti un gros livre de médecine et toute la trousse à pharmacie. Mais ces attentions ne me rassurèrent pas - au contraire- car comme j'étais déjà venue, je savais qu'on ne donnait jamais tant de privilèges à un élève qui n'avait pas quelque chose de sérieux. J'en concluais donc que je n'allais réellement pas bien.

- Oh ! s'exclama l'infirmière lorsqu'elle me vit ouvrir les yeux.
Je l'observais longuement depuis un certain moment déjà, à l'abris derrière mes cheveux noirs : c'était une femme un peu grosse, assez simplette mais pas méchante mais malheureusement pas très compétente. Elle avait des lunettes énormes, qui lui grossissaient exagérément les yeux et, au passage, ses tâches de rousseurs et une partie de son nez. Elle avait l'air d'un mouche rousse, pas très habile et incapable de voler, même avec la meilleure volonté du monde.
- Ca... ça va ? me demanda-t-elle.
J'avais envie de lui faire remarquer que sa question était débile mais je me souvins que j'étais bien élevée à temps.
- Non, pas vraiment... marmonnais-je, la gorge sèche.
- Où c'est que t'as mal ?
Visiblement, elle n'avait jamais été douée en français non plus. Je commençai à me rassurer peu à peu : pouvais-je réellement avoir peur du diagnostique d'un mouche rousse qui ne sait ni parler français ni voler ? J'avais toujours été une personne raisonnable et terriblement septique et je devais plus que tout le montrer en ce moment.
- Eh bien je ne sais pas trop...
Elle ne semblait pas comprendre.
- ... Je suis... fatiguée, terriblement fatiguée, ajoutais-je.
- Oh ! répéta Miss Mouche.
Elle semblait chercher une maladie de la fatigue dans sa tête sans trouver. Le fait qu'elle ne s'en souvint plus me rassura un peu plus : les maladies graves, tout le monde les connaît. Du moins toutes les infirmières digne de ce nom les connaissait. Et la rousse qui se tenait devant moi en était bien une. N'est-ce pas ?
- Et c'est tout c'que t'as ? me questionna-t-elle, septique.
- Eh bien euh, je crois, oui...
Elle parut soulagée et moi aussi par la même occasion. Allait-elle me demander de sortir de dessous la couette pour la peine ?
- Bon eh bien repose toi un peu et puis tu retourneras en cours... Mais enlève donc ton pull, tu vas avoir bien trop chaud.

Pour une fois, son diagnostique n'était pas tout à fait stupide. C'est vrai qu'en été, il fait chaud. Alors que j'enlevais mon pull, faisant remonter mon tee-shirt et montrant un bout de mon ventre, Mme Mouche poussa un cri à mis chemin entre le dégoût et l'horreur. Je pensais alors cette instant avec humour qu'elle avait du voir une araignée - tout le monde sait que les mouche en ont très peur- mais cela ne me convainquait qu'à moitié. Je restais un petit moment ainsi, dans cette posture grossière, mon ventre à l'air, la tête cachée par le pull laissant couler doucement les larmes sur mes joues. Alors comme ça, c'était moi qui dégoûtait l'infirmière ? Alors comme ça, il y avait quelque chose d'inquiétant sur moi ? J'aurais aimé rester définitivement dans cette posture si inconfortable pourtant, cachée de la réalité, et je l'aurais volontiers fait si Mme Mouche n'avait pas appuyé ses doigts potelés sur ma peau.
- Enlève ton tee-shirt... ordonna-t-elle, la voix tremblante.
Lui faisait sous d'un confiance, j'enlevais mon pull et mon tee-shirt et restais immobile en soutien-gorge, incapable de regarder mon ventre où m'attendait sûrement un terrible secret. Pour une journée d'été, j'avais affreusement froid. Etait-ce la peur ? Ou bien le fait d'être presque nue devant une dame dont je ne connaissais même pas le nom ? J'avais envie d'être loin, loin, loin de cette maudite infirmerie, je voulais courir, courir sans m'arrêter, loin d'ici, à l'abris de la réalité, je ne voulais pas savoir ce qui m'arrivais, je voulais remonter le temps, quitte à assister à ce cours si ennuyeux d'économie. J'avais une idée de ce qui m'arrivait. Hier, j'avais remarqué sous la douche un petit bleu au niveau du nombril, un bleu pourtant si inoffensif. Mais maintenant il me trahissait, en me montrant que j'étais malade, très malade.

- Vo... Vous avez une leucémie ! m'annonça Mme Mouche, manquant de tact.
Non, non. Cela ne pouvait pas être vrai. Pas moi. Quand j'étais petite, ma voisine, ma soeur de coeur était morte d'une grave maladie. S'agissait-il d'une leucémie ? Oui, cela me semblait évident - alors qu'il n'y avait rien de moins sûr. Je ne sais pas trop si c'est pour son sort ou pour le mien, mais je me mis à pleurer comme une madeleine. Je ne me rappelais même plus du prénom de cette voisine. Et le mien, est-ce que je m'en souvenais ? Ce n'était pas possible que je sois Emilie Derieux, la fille d'un avocat et d'une médecin. C'était si invraisemblable. Comme cette histoire de leucémie. Cette putain de leucémie.
- Vous vous trompez ! Vous vous trompez ! hurlais-je. Je suis Emilie Derieux, fille de médecin, je sais que vous vous trompez ! C'est impossible ! Je...
Je me laissais porter par les larmes. Et vous savez quoi ? Il y a une chose que La Mouche fait mieux que quiconque, c'est les câlins. Et c'est exactement ce dont j'avais besoin.

Je sais plus exactement ce qui s'est passé après : mes parents sont arrivés, ma mère ne cessait de répéter qu'elle était médecin et mon père qu'il était avocat (quel rapport ?). Je sus que c'était vraiment sérieux quand je sentis les doigts de ma mère effleurer doucement mon ventre et ravaler un sanglot.
- Ca... Ca va aller ma puce, répétait-elle pour elle et moi.
- Que se passe-t-il Catherine, demandait mon père, rendant l'atmosphère plus électrique encore. Mais voyons Cathy reprends toi !
Ma mère se rongeait les ongles, ce qu'elle m'avait toujours interdit de faire.
- Il faut aller à l'hôpital pour être sûr... Il se peut que ça ne soit rien de bien grave, répondit-elle, sans conviction, comme elle le disait à ses patients gravement atteints.
Mon père prit en vitesse son téléphone portable dernier cri, son outils de travail comme il disait, et appela une ambulance. Je ne sais pas si elle vint vite. J'étais dans une sorte d'hypnose, comme une transe, je savais plus trop ce qui se passait autour de moi, je recevais les phrases par petits bouts, dénués de sens. J'étais, comme dirait ma mère, sous le choc. C'est à ce moment là que j'eus le courage de regarder mon ventre. Le bleu d'hier avait triplé de volume, il était devenu violacé et n'avait rien d'un bleu ordinaire. Il n'avait rien d'un bleu innocent. Je savais déjà que tout le monde ne s'inquiétait pas pour rien. J'étais bien Emilie Derieux, fille de médecin et je savais ce qu'était une leucémie. Aussi je savais qu'il restait une petite chance que je ne sois pas vraiment malade. Mais une chance si petite, si intouchable, que je me considérait déjà comme perdue. Et je peux vous le dire aujourd'hui, ne perdez jamais espoir.

A voir le regard des infirmières et des médecins qui défilait devant moi, tout était déjà perdue. La maladie devait me ronger mais cela ne les dispensait pas de me regarder comme une humaine et non comme une fille perdue. De tout manière, je n'avais plus de larmes et j'étais résignée. A quoi bon lutter ? Si je dois mourir, autant que ce soit dans la bonne humeur et sans souffrance. Et oublions le fameux : "Je suis trop jeune pour mourir". La mort se moque bien de l'âge de sa victime.
Un médecin rentra dans la pièce où était installé mon lit et posa une main sur mon matelas.
- Bonjour Emilie, dit-il d'une voix calme et rassurante. Je suis le docteur Pouligas. J'ai travaillé plusieurs fois avec ta mère, tu sais.
Je le croyais volontiers mais je savais qu'il ne cherchait qu'une façon pour m'annoncer mon secret - secret dont je me doutais très fortement grâce à cette chère mouche. Le docteur sembla un peu gêné de ne pas recevoir de réponse mais avait l'air de compatir. Il continua toujours aussi déterminé et calmement.
- Tu dois sûrement savoir ce qui t'arrive et je sais que ce n'est pas facile, mais il va falloir être forte.
Je me mordais l'intérieur de la joue pour ne pas pleurer. Cette phrase sortait tout droit d'un film et c'était pile à ce moment que je devenais une fontaine. Il était encore plus dur de vivre cette scène.
- Je ne vais pas te le cacher plus longtemps car on a plus peur quand on est mal informé.
Il s'arrêta quelques instants, comme pour être sûr de ce qu'il allait avancer.
- Tu as une leucémie Emie. Cela ne va pas être facile mais je te promets de tout faire pour te guérir.
Les larmes coulèrent alors de mes yeux sans ma permission. "Ca n'allait pas être facile". Mais qu'est-ce qui est facile, alors dans la vie ? La réponse est "rien". Rien n'est facile, tout est compliqué. Aussi compliqué de comprendre pourquoi je tombais subitement malade, sans raison. Mes parents qui m'avaient depuis ma tendre enfance élevée à aimer ce Dieu tout-puissant et bienfaisant, où était-Il en ce moment ? Qui était-Il pour m'abandonner ainsi après tant d'année d'affections ? Qu'avais-je fait de mal ? Pourquoi cela tombait sur moi ? Je pensais qu'en Le vénérant je pourrais peut-être Lui voler un bout de son immortalité. Pourquoi m'avait-Il faite si naïve ? A quoi bon me rendre ainsi, à part pour me faire un peu plus souffrir ? Et où étaient mes parents, jamais là pour moi ? J'avais à ce moment plus besoin de leur amour et de leur soutiens que jamais et je ne pouvais pas les voir. Etaient-ils encore en train de travailler ? Pourquoi se tuaient-ils à trouver des gens à aider alors que j'étais sous leur nez depuis le début ? Pourquoi préféraient-ils leurs patients et clients à leur fille ? Je leur en voulais plus que jamais. Pour n'avoir jamais été à mes côtés. Peut-être Dieu me punissait de leur en vouloir. Ou peut-être souhaitait-Il punir mes parents. Mais est-ce que cela les affectaient vraiment ? Je n'en étais plus si convaincue que ce matin, en partant sereinement au lycée. Qu'avait été ma vie jusque là ? Une succession de moments, plus ou moins bons, mais tous aussi inintéressant et inutile pour l'humanité. Qu'avais-je apporter à ce monde ? Moi qui voulait être quelqu'un d'important, une sorte d'Einstein, mais en fille. Cela me semblait soudain tellement loin, hors de portée. Aurais-je laissée un bon souvenir aux autres ? Se souviendront-ils de moi si je devais disparaître ? Je ne savais même plus si Camille, ma meilleure amie, serait marquée à vie par ma mort prochaine. "Du calme Emilie, tu n'es pas encore morte" me rappelais-je à temps.
Tout ce que je pouvais faire pour le moment, c'était ne pas perdre espoir et dormir. Et comme j'avais déjà perdu espoir, je n'avais plus qu'à dormir.

[c'est tout pour le moment mais j'écris la suite dès que je peux ^^]

Génial ! *___*

Vivement la suite !

Génial, l'histoire est vraiment intéressante et puis...très bien écrite, je ne sais pas comment tu fais pour écrire si bien, t'as un don XD
En tout cas bravo :3
.

#^^# Merchiii ^^

Ca me touche beaucoup ^^ *pleure* *non tout de même pas, j'ai ma fierté xD*

Je dois dire que c'est vraiment sympa ^_^
C'est triste sans tomber dans le drama, j'aime ^^

Par contre, fais attention aux répétions, je ne supporte pas ça XD

Citation :

mais pas méchante mais malheureusement pas très compétente

C'est pas super grave mais dommage ^0^
T'aurais pu mettre

Citation :

Mais pas méchante, cependant, assez peu compétente

ou un truc dans le genre tu vois ^^

Fin voila ^0^
Bonne chance pour la suite =)