Lui, il vivra de Farore
Texte inspiré du livre Une bouteille dans la mer de Gaza de Valérie Zenatti et de la nouvelle Les étoiles du ciel de Gaza de ‘Lita (une amie qui écrit très bien).
Tal était accoudée au bar avec ses amies. Elles avaient décidé de profiter ensemble du beau soleil qu’il y avait en espérant que cela durerait. Elles parlaient fort, ponctuaient presque toutes leurs paroles d’éclats de rire. Elles étaient heureuses de vivre et d’être ensemble malgré la guerre toujours présente. Le serait-elle toujours ? Ou un jour cette sanglante épreuve cesserait ? Tal l’espérait, ses amies aussi. Ainsi que beaucoup d’autres personnes. Mais il en existerait toujours d’autres qui voulaient cette guerre et la faisaient continuer ; se servant d’enfants pour tuer des palestiniens. Terroristes qu’on les appelait. Mais la plupart d’entre eux ne savaient pas vraiment ce qu’ils faisaient, on leur disait que c’était pour leur pays, que c’était bien. Mais tout ce que ces enfants faisaient, c’était obéir, obnubilés par ces paroles. Ils se sacrifiaient pour une cause qu’ils ne comprenaient pas.
- Eh Tal, regarde !
La jeune fille sortit de ses sombres pensées pour regarder son amie qui l’avait interpellée. Elle lui montrait une photographie d’un chaton. Il était très mignon avec ses yeux noirs et son pelage tout aussi sombre. Il s’appelait Idir, qui signifiait « Il vivra ». Un avenir rempli d’espoir. Est-ce que ce chat le connaîtrait ? Et elles, auront-elles un avenir ?
La porte d’entrée du bar se fit entendre. Joli tintement. Un jeune homme venait d’entrer. Il devait avoir dans les alentours de quatorze ans. Il avait de jolis yeux couleur noisette mais ceux-ci semblaient effrayés. Ses mains étaient entortillées, il n’arrêtait pas de les bouger, ses doigts couraient les uns sur les autres ; il tremblait, il avait peur. Pour quelle raison ? Il restait sur place, il n’avançait pas et ne reculait pas. Que faisait-il ? Qu’attendait-il ? Elle commençait à comprendre, elle avait peur mais elle savait qu’elle ne pouvait rien faire, qu’il était trop tard. Trop tard pour elle et les personnes l’entourant. Mais elle espérait que ce ne l’était pas pour son pays.
La dernière chose qu’elle pensa était que Idir vivrait, son nom était une destinée. Peut-être assisterait-il à la fin de cette guerre qui ne rimait à rien. En tout cas, elle l’espérait de tout cœur.
Et le noir arriva avec le bruit de l’explosion qu’elle n’entendit guère.